Randonnée « Les falaises d’Orival » _ 19 juin 2016


Nous étions une quinzaine de participants pour cette randonnée découverte sur les falaises d’Orival, le guide conférencier du jour, Jérôme Tabouelle, président de l’association des sciences d’Elbeuf et directeur des collections de la fabrique des savoirs d’Elbeuf, nous a fait découvrir ce site riche en histoire, les chemins rendus impraticables par les pluies précédentes et en plus l’organisation d’une course de VTT à l’heure de notre sortie, nous a obligé à modifier notre circuit.
C’est donc vers le site de l’oppidum que nous nous sommes orientés, nous visiterons les troglodytes un autre jour. Tout d’abord Jérôme nous explique comment cette forêt a évolué dans le temps ainsi que la composition de sa flore, puis l’utilité, l’entretien et la gestion des mares et un bref exposé sur l’évolution de notre climat à l’aube d’une période de glaciation. Nous étions bien loin de penser que ces lieux avaient été le théâtre de nombreuses activés artisanales, les restes de fours à briques rencontrés par ci, par là en restent les témoins.

Bientôt le terrain accidenté nous propulse sous nos pieds à l’époque des Véliocasses, nom de la tribu gauloise qui occupait autrefois le site de Rouen. Un vaste ensemble d’élévations et de murets cachés sous un épais tapis de feuilles passionne les archéologues depuis des décennies : c’est l’oppidum d’Orival, une première forme d’agglomération, attestée à la fin de l’âge de fer qui nous permet de mieux comprendre l’histoire de Rouen, cette concentration d’habitats qui garde encore bien des secrets est située sur une voie qui mène directement à travers la presqu’île du Rouvray au Rouen de cette époque.

Un oppidum désigne les premières concentrations de population à la fin de l’âge de fer (IIe et Ier siècle av. JC). L’oppidum était délimité par des remparts élevés en terre et en bois, avec parfois un parement de pierre, et souvent implanté au sommet de buttes ou de collines. Il était à la fois un regroupement d’habitations, un lieu d’échange économique et pouvait abriter un lieu de culte. La taille était extrêmement variable d’une dizaine à plusieurs centaines d’hectares.
Grâce aux nouvelles technologies du XXIe siècle, c’est tout le système de remparts et l’organisation de cet oppidum qui a pu être mis en évidence de façon précise. Les vestiges collectés au sol (débris domestiques tels que céramiques, matériaux de construction …), alimentent les travaux scientifiques en cours.
Les fouilles entreprises en 1901, mettent à jour un fanum, lieu de culte gallo romain datant des Ier et IIe siècles de notre ère. Il complète le plan d’une partie des remparts de l’oppidum d’Orival dans lequel on peut deviner un camp romain. On distingue clairement les deux murets de ce fanum, ainsi que la cella qui était uniquement réservée aux prêtres.
Après toutes ces découvertes archéologiques, nous atteignons le point culminant des hautes falaises calcaires ce qui nous amène à contempler une vue magnifique sur le méandre du fleuve.

Puis nous regagnons la maison des forêts d’Orival, à proximité de notre point de départ. Sur ce chemin du retour, notre ami Jean Michel n’a pas manqué de nous faire découvrir des orchidées sauvages et quelques plantes qui jalonnent le sentier.

Nous avons programmé avec notre guide une prochaine sortie fin octobre afin de découvrir d’autres richesses de ce site : les troglodytes.

Cet article a été réalisé avec l’aide de :
  La brochure éditée par la Métropole de Rouen Normandie « Laissez vous conter l’oppidum d’Orival ».
  Du magazine : Patrimoine Normand N°96, article « Orival, quand le passé ressurgit »

Pour en savoir plus, lisez "forêts et patrimoine archéologique"